Bogdan Gavrilă: La Roumanie de ceux qui pensent différemment

Le projet qu’il a coordonné avec son collègue, Marius Stoian, s’appelle ”La Roumanie de la nouvelle vague”. Il s’agit d’un ouvrage de 77 essais écrits par autant de ”leaders émergents”. Tous sont Roumains et tous ont en commun leur désir de faire bouger les choses en partageant leurs idées. Les thèmes traités vont de l’éducation à la culture en passant par le leadership. Sorti fin février, ce livre a déjà créé des remous.
Le Petitjournal.com : Comment résumer cet ouvrage ?
Bogdan Gavrilă : Il s’agit d’une photographie de cette frange de la société roumaine qui veut que les choses bougent. Ce livre représente l’ensemble des idées et des innovations qui se répandent de plus en plus profondément dans notre société. C’est ce désir d’innover, non pas seulement dans les milieux créatifs, mais aussi dans les milieux gouvernementale, architecturale, cinématographique, économique… C’est un ferment, une volonté de changer les choses en pensant différemment et en faisant différemment. Cette Roumanie de la nouvelle vague n’est pas seulement celle des jeunes, même si la majorité des auteurs font partie de la génération Y (dénomination sociologique pour définir la dernière génération née sous le communisme, ndlr). Le plus jeune auteur a 17 ans et le plus vieux 90 ans.
Comment en êtes-vous arrivés à contacter toutes ces personnes ?
À la base, nous avons voulu trouver les idées qui, aujourd’hui, sont débattues dans les grandes centres de décisions de la communauté transatlantique : à Paris, à New-York, à Washington… Toutes ces idées qui comptent sur le plan international, nous souhaitons les intégrer dans le débat public roumain. Dans la Roumanie d’aujourd’hui, les questions qui remplissent l’espace public et médiatique ne sont pas liées à des idées mais à des disputes. La façon de débattre est presque violente ici. Et tout cela entraine un manque de confiance autant dans la société que dans notre classe politique, dans nos leaders, dans nos institutions et même dans notre projet européen. Les jeunes de Roumanie ont l’esprit tourné vers l’Occident. De par notre position géographique, nous avons toujours reçu des influences de l’Est. Mais nous souhaitons aujourd’hui que le futur de la Roumanie soit le plus possible raccordé aux idées de l’Ouest.
Pourquoi y-a-t-il 77 auteurs ?
C’est un pur hasard. Au départ, nous nous sommes proposés de trouver 40 personnes. Nous sommes finalement arrivés à 77. Encore une fois, le seul canevas sur lequel nous nous sommes basés a été celui des idées.
Pourquoi parlez-vous d’une nouvelle vague ?
Parce qu’il existe encore dans notre société des réminiscences d’une façon de pensée héritée de la période communiste. On nous apprenait à l’école, par exemple, de ne pas poser de questions. Un enfant sage était un enfant qui se taisait. Ces enfants-là devenaient des citoyens qui ne dérangeaient pas les institutions, qui n’allaient pas voir le maire pour lui demander pourquoi il ne faisait rien… La nouvelle vague, c’est une nouvelle façon de penser, c’est lutter contre ces vieilles mentalités. C’est demander au maire de goudronner la route, au gouvernement de bien administrer l’État et aux hommes politiques de représenter les intérêts de leurs électeurs.
Le modèle même de la conception de cet ouvrage veut illustrer cette nouvelle façon de penser…
Exactement. D’abord, nous avons construit cet ouvrage sur la base d’un modèle de production participative. Puis, lorsque nous avons voulu l’imprimer, nous sommes passés sur un modèle de financement participatif. Ce livre, nous ne le vendons pas, nous l’offrons lors des événements que nous organisons à travers tout le pays et dans tous les milieux. Et grâce aux financements que nous avons reçus jusqu’à ce jour, nous avons réussi à publier 1500 exemplaires. C’est une belle performance en Roumanie.
Entretien réalisé par Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucarest) Lundi 20 avril 2015
http://www.lepetitjournal.com
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